Ce qui se joue au Niger est très grave et pourrait constituer l’étincelle qui mettra le feu aux poudres dans une région dont les tensions ne cessent de s’exacerber et dont les répercussions ne tarderaient pas à atteindre la métropole à travers les importantes communautés africaines qui vivent chez nous.
Certains commettent des raccourcis en s’imaginant que la Russie serait seule instigatrice des derniers événements. Les Russes ne font que s’engouffrer dans la faille géante ouverte par la politique catastrophique des différents gouvernements français.
Nous nous faisons chasser des pays de l’ouest de l’Afrique, un à un, parce que la France n’apporte plus ni équilibre ou protection, basé sur une armée bien implantée, ni prospérité et emplois partagés, basés sur un tissu économique de petites et moyennes entreprises autour de grands groupes à l’esprit patriarcal, ni santé et charité assurées par des dispensaires et missionnaires très proches des populations. La France était aussi détentrice d’une part de civilisation qui éclairait son empire de sa culture, de sa langue et de son art de vivre. En résumé, nous étions estimés, aimés et respectés…
Depuis deux ans et la série des coups d’État en cascade, nous assistons à un véritable printemps africain. Après la Guinée, le Mali, le Burkina Faso, maintenant c’est au tour du Niger. Le repli et le rejet de la France ne cessent de s’amplifier avec en corollaire, la montée en puissance de la Russie, de la Chine ou d’Israël dans la région. Ceci n’est donc qu’une conséquence de l’effondrement de l’influence française et non la cause.
Ce mouvement de bascule est rendu possible par la désintégration morale, politique et militaire de la France et l’effondrement de son image et de son influence à travers le monde notamment sur le continent africain. Ce mouvement général qui débuta avec la décolonisation, dont le gaullisme porte une immense responsabilité, s’est accéléré après François Mitterrand par la mise en place d’une politique de démagogie et le mépris des populations locales :
- en donnant des leçons de « droits de l’homme » à des dirigeants et des sociétés complètement étrangères à ce type de concept artificiel, qui fonctionnent sur des modèles claniques ;
- en voulant imposer les chimères de « démocratie élective » sans tenir compte des équilibres locaux et des différences ethniques et religieuses ;
- par le soutien et la mise en place de chefs d’État représentants de la caste oligarchique, imposés par le FMI et issus des réseaux de Davos et des firmes mondialistes.
Ce rejet s’est accéléré avec Macron qui a transformé le Quai d’Orsay en « Gay d’Orsay » et avec sa volonté d’imposer la décadence « woke » à des sociétés encore traditionnelles… Avec en point d’orgue la nomination en octobre de l’année dernière d’un ambassadeur LGBT, placé auprès du ministre des Affaires étrangères et dont la mission officielle est de lutter en faveur de la dépénalisation, à l’étranger, de l’homosexualité et de la transidentité.
Les présidents qui font face à ce printemps africain appartiennent tous à cette caste dont les plus représentatifs sont Hassan Ouattara ou Macky Sall. Nous n’avons aucun intérêt à soutenir ces potiches qui font l’objet d’une légitime colère populaire qui s’incarne, à tort ou à raison, là n’est pas la question, dans ces militaires putschistes.
Au regard du niveau de dégradation sécuritaire en métropole, il devient impératif de rapatrier notre armée pour assurer la sécurité des Français. Il faut laisser les Africains prendre en main leur destin et gérer leurs propres problèmes. Ils doivent devenir maîtres chez eux, comme nous devons redevenir maîtres chez nous. C’est notre priorité. Notre désengagement en Afrique nous permettra d’amorcer le processus de remigration, qui est la seule alternative à la guerre civile, et pour le rétablissement de notre nation. Une remigration réciproque en quelque sorte.
Malheureusement tout semble indiquer que le gouvernement français, persistant dans ses erreurs, est prêt à soutenir et à encourager l’engagement militaire des pays de la CEDEAO, notamment le Nigeria qui en constitue la seule réalité militaire et semble le plus menacé, avec le Sénégal, par ce vent violent du printemps africain. Cela constituerait une erreur grave.
Cette intervention, vouée à l’échec dans la durée, ne ferait qu’accentuer le rejet de la France dans la région. Elle aurait pour conséquence la constitution d’une coalition homogène autour de l’Algérie anti-française dont les capacités de nuisances sont fortes, comme l’ont démontré les récentes émeutes dans nos banlieues, renforcée par les militaires russes bien heureux de faire payer l’engagement de la macronie en Ukraine. Le sang français a déjà trop coulé pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres, notamment au Mali, où nous avons été chassés sans ménagement alors qu’une importante communauté de jeunes maliens restait à l’abri chez nous à profiter des nombreuses allocations.
C’est la politique du chacun chez soi que préconise aujourd’hui les nationalistes !
Yvan Benedetti, président des Nationalistes.