Le monde physique a des lois. La nature humaine a les siennes qui ne s’inventent pas, mais qui se découvrent. La connaissance de l’histoire, expérience en acte et expression de ce processus de découverte, sert à préserver les peuples des faux aiguillages. Les vérités premières et les positions politiques qui en découlent ne dépendent pas du contexte psychologique ou économique qui change d’une période à une autre. Ces vérités tiennent leur origine dans la nature humaine et des obligations immuables de la vie en société.
Si les circonstances changent, ces vérités premières demeurent seules capables d’apporter la meilleure solution aux interrogations qui se posent à différentes époques, dans des situations nouvelles. La nécessité de l’autorité, la primauté du travail, le respect de la famille, l’indépendance de la patrie, dans la reconnaissance des différences d’origine et de pensée, voilà l’essentiel des idées politiques vraies, sur lesquelles il est possible de conduire une action politique féconde.
La pensée nationaliste est issue de la connaissance de ces vérités premières. Le nationalisme n’est pas une idéologie, mais une doctrine : elle dérive de l’observation, toute expérimentale, de ce que chaque personne humaine ne peut trouver son ampleur, sa force, son épanouissement que dans le groupe dont il est issu.
Le nationalisme est la condition nécessaire pour maintenir la conscience d’un peuple en éveil sur sa propre réalité. Le nationalisme est l’expression consciente et structurée de l’âme de la nation, jaillissant des tréfonds de son être ; par les actions qu’il inspire et suscite, le nationalisme est la manifestation de la volonté de vie qui brûle en son sein.
Loin d’être une expression de haine, le nationalisme est une expression d’amour : celui de son pays, de sa patrie. En ce sens, il ne peut que comprendre que le même sentiment soit légitimement éprouvé par les membres des autres peuples dont ils sont les héritiers et les usufruitiers. Et, de même qu’il existe un grand nombre de nations, il existe autant de nationalismes se rapportant à chaque nation. Le nationalisme, c’est l’acceptation d’un déterminisme : le fait d’être né au sein de telle nation, avec tels parents, à telle époque.
L’âme de cette nation se manifeste dans la tradition qui est, en quelque sorte, le code génétique de l’organisme national : parler de tradition veut dire transmission par un organisme vivant, en évolution constante, d’un legs moral, spirituel, culturel, civilisationnel qui, de génération en génération ne laisse pas de se modifier, de s’enrichir d’éléments nouveaux tout en restant identique à soi-même.
Le nationalisme est l’expression politique, conséquente et nécessaire du patriotisme. « L’Etat, c’est la souveraineté. La patrie, c’est le sol. La nation, c’est l’histoire. Le peuple, c’est le corps national. Partant de là, il n’y a que le nationalisme qui puisse redonner à la France sa véritable image, puisque partout ailleurs, il n’y a aucun message, aucune forme qui se dessine et qui soit une forme d’avenir.
En tant que doctrine d’action, le nationalisme est l’expression de toutes les forces d’une nation qui s’opposent à sa mort et à sa destruction. C’est avant tout une méthode d’analyse des problèmes qui se posent à la vie de la nation et de leur résolution par rapport à celle-ci.
Englobant l’ensemble des aspects et des composantes de la nation, le nationalisme ne peut accepter sa division artificielle et destructrice provoquée par le système démocratique en droite et gauche. La nation, en tant qu’organisme vivant, est constituée de cellules vivantes dont la première d’entre elles est la famille, d’organes sociologiques que sont les corps intermédiaires territoriaux, sociaux, économiques, culturels. Par suite, tout en posant le principe intangible de souveraineté sans laquelle aucune nation – de même qu’aucune entité vivante – ne peut être responsable et maîtresse de son destin, le nationalisme pense la société non pas comme un agrégat d’individualités isolées les unes des autres, comme des monades autonomes, mais comme un ensemble organique articulé selon le principe de suppléance (appelé encore principe de subsidiarité) propre à toute société tel que le dégage l’anthropologie. Par conséquent, mu par le souci constant de l’union et non de la division, le nationalisme engendre nécessairement le socialisme, le socialisme étant l’amélioration matérielle et morale de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre.
Par conséquent, dans le contexte d’une dynamique permanente de lutte entre les peuples sanctionnée par l’inévitable subordination du faible au fort, le nationalisme est la défense et la promotion de l’héritage moral intellectuel religieux de la nation déjà constituée, communauté de destin dans l’universel.
Le nationalisme est la doctrine qui, en tout temps a guidé la politique des hommes d’Etat chargés de la conduite des affaires de leur pays doué d’une âme et d’une personnalité unique enracinées dans un territoire et dans l’histoire. Le nationalisme français est l’actualisation de la ligne politique qui guidait les rois de France, tels Philippe Auguste, Saint Louis, leurs successeurs et leurs ministres tel Richelieu.
Dans les circonstances actuelles, le nationalisme est l’idéal révolutionnaire qui seul peut embraser les âmes et fortifier les cœurs. Il est l’énergie vitale qui rendra possible la révolution nationale nécessaire au rétablissement de la France et au maintien vigoureux de notre grande civilisation européenne.
En conséquence, les nationalistes affirment adhérer aux 25 points suivants, qui sont permanents et intangibles :
- Communauté de destin dans l’universel, la France doit être une nation souveraine, indépendante de toute autorité ou organisation étrangère ou internationale. La souveraineté nationale ne peut être limitée que par des traités et accords internationaux librement négociés et révocables, par le droit des gens et par la morale internationale. En conséquence, les divers traités aboutissant à créer en Europe un Etat supranational technocratique doivent être considérés comme nuls et feront l’objet d’une abrogation.
- Le territoire national est inaliénable. Aucune portion n’en peut être cédée, même temporairement, à une puissance étrangère ou à ses armées, ni à une organisation internationale, sauf pour les besoins de la représentation diplomatique des puissances étrangères et sous réserve de réciprocité. Toutes velléités séparatistes doivent être fermement réprimées.
- L’usage officiel de la langue française, établi depuis l’édit de Villers Cotterêts de 1539 doit être réaffirmé et promu. Tout doit être fait pour que le français, seule langue officielle, soit défendu et promu aussi bien en France qu’à l’étranger.
- L’usage des parlers et coutumes des terroirs de France et des contrées limitrophes doit être respecté. Les populations qui ont été françaises dans le passé et qui vivent à présent sous des lois étrangères peuvent être réunies à la nation dès lors qu’elles en manifestent la volonté.
- L’armée française doit être l’élite de la nation et le nerf de l’Etat. Elle doit être, au dedans comme au dehors, en paix comme en guerre, la garantie principale de la souveraineté nationale, de l’intégrité du territoire, de la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat, de l’ordre public et de la grandeur, du prestige, des ambitions et des intérêts majeurs de la nation. La conscription doit être rétablie, les sociétés de préparation militaire et les associations patriotiques doivent être encouragées par l’Etat.
- Est naturel Français celui qui possède une particularité héréditaire, reflétant l’histoire millénaire du rassemblement d’éléments uniquement de souche européenne, de même tradition spirituelle, de culture intellectuelle commune. La nationalité française n’est pas le résultat d’un acte administratif. C’est la reconnaissance d’une hérédité ou d’une naturalisation avec adhésion impérieuse du récipiendaire à l’histoire de France. Les naturalisations de complaisance seront abrogées, les naturalisations empruntes de loyauté seront confirmées. Seront déchus de la nationalité française ceux qui se reconnaissent des liens d’allégeance avec un Etat étranger.
- Chaque naturel Français doit être libre de manifester ses opinions par la parole et par l’écrit dans les conditions déterminées par la loi et dans les limites qu’imposent la sauvegarde des intérêts supérieurs de l’Etat, la nation, la préservation de l’ordre public. Les directeurs et les administrateurs des entreprises de presse, d’édition, de communication, de cinéma et de publicité et les autres personnes qui exercent dans ces entreprises des fonctions de direction et de responsabilité doivent être par priorité naturels français. Les entreprises de presse, d’édition, de communication, de cinéma et de publicité doivent être soumises à cet égard à une surveillance vigilante de l’administration.
- La loi doit garantir les libertés cultuelles pour autant que les activités religieuses ne portent pas atteinte à l’ordre public et n’encouragent pas en particulier la désobéissance civique et le refus des obligations militaires.
- La famille naturelle est l’élément premier de la nation. Elle doit être aidée par la société en proportion du nombre d’enfants. Les collectivités territoriales et les organisations professionnelles doivent contribuer à procurer à chaque famille un logement décent et suffisant. Toute propagande tendant à favoriser la dissolution et la dénaturation de la famille doit être proscrite. La femme doit être soutenue et encouragée dans son rôle de mère. L’autorité du père de famille doit être restaurée. Les lois réprimant l’apologie de l’avortement et la promotion de l’homosexualité doivent être intégralement rétablies.
- La constitution de la nation française en Etat hiérarchique est de salut public. Forme de la nation, l’Etat doit être efficace et rétabli dans son rôle naturel qui englobe et gouverne l’ensemble des corps intermédiaires existant sur son territoire. A la différence de ces derniers qui défendent des intérêts particuliers, l’Etat assure l’intérêt général et le bien commun. Il est l’unité organique, la nation organisée pour l’accomplissement de sa destinée. Il est continuel et ne peut être confondu avec un régime politique en particulier. A l’Etat, restauré dans ses fonctions régaliennes, revient le soin de la direction générale, de la paix intérieure et de la sécurité extérieure de la nation : armée, magistrature, police, finances générales, diplomatie. Il doit reprendre le contrôle des services publics.
- La direction, la composition et la politique du gouvernement ne sauraient en aucun cas être soumises aux délibérations des assemblées représentatives. L’action gouvernementale ne doit être menée que dans les seuls intérêts du peuple de France et de la nation selon la doctrine nationaliste. La politique partisane qui organise artificiellement les divisions doit être éradiquée. Les sociétés secrètes et associations occultes doivent être déclarées illégales.
- Le gouvernement de la nation ne se réalise pas par l’élection mais par l’établissement et le maintien d’une concorde nationale, autrement dit d’une conformité d’esprit et de confiance entre les nationaux et leurs dirigeants, la liberté d’expression y concourant. La durée dans la concorde vaut légitimité du pouvoir. Le recours au vote ne peut s’exercer que dans des conditions précises qui ne le dénaturent pas. L’électeur conséquent doit avoir la compétence requise relativement au sujet sur lequel il doit se prononcer et pouvoir exercer un pouvoir effectif et non pas de simple forme. Il s’ensuit que l’usage du vote est par nature réservé à des communautés restreintes relativement au sujet à traiter. Sur des sujets ponctuels, le recours à la votation d’initiative populaire est légitime en vue de rétablir la concorde si celle-ci a été ébranlée.
- La justice doit être rendue de façon équitable à tous les Français. L’indépendance de l’autorité judiciaire doit être confiée à la garde de la direction suprême de l’Etat. Tout Français ou étranger doit pouvoir être gardé à vue ou assigné à résidence par mesure administrative si les intérêts supérieurs de l’Etat et de la nation ou les nécessités de l’ordre public le justifient.
- Tous les Français doivent avoir accès à l’instruction élémentaire. Les institutions d’enseignement moyen, secondaire et supérieur doivent être ouvertes à tous les Français en fonction de leur savoir et de leurs capacités. L’enseignement, la formation et le perfectionnement professionnels doivent être encouragés par l’Etat et encadrés par les organisations professionnelles. Les institutions privées doivent bénéficier de subventions en fonction de la qualité de l’enseignement dispensé.
- Il appartient à l’Etat de protéger et de préserver le patrimoine intellectuel et artistique de la nation et d’encourager un art s’ancrant dans les traditions millénaires de notre civilisation, tant pour l’audiovisuel que pour la littérature, les arts plastiques et la musique. Il appartient aux universités de conserver le patrimoine intellectuel de la nation, de l’humanité, de maintenir le niveau des études.
- Les traditions religieuses qui font partie du patrimoine moral de la nation doivent être professées librement dans toutes les institutions d’enseignement publiques et privées. L’enseignement de l’histoire et des traditions religieuses de la France font partie intégrante du patrimoine national, ces disciplines doivent être enseignés dans les établissements publics et privées.
- L’émergence des corps intermédiaires situés entre l’individu ou la famille et l’Etat doit être encouragée. Nés de l’expérience et des besoins de la vie, ils ont pour vocation de concourir au bien des personnes et n’existent que pour compléter la vie familiale, ordonnée autour de la procréation et de l’éducation des enfants. Une place particulière doit être faite aux organisations professionnelles qui ont pour rôle de réguler l’économie et la vie sociale de la nation, de créer des mutuelles en fonction des métiers, de former et d’instruire les jeunes travailleurs dans un cadre territorial approprié. La société doit rompre avec la lutte des classes, maintenir l’équilibre et le partenariat entre les chefs d’entreprises et les salariés, représenter le monde du travail auprès de la direction politique.
- Ni libérale, ni dirigiste, l’économie doit être orientée au service de la nation. Les activités économiques doivent être réglées par les organisations professionnelles. Le travail est un devoir familial et collectif. Il faut donner à l’initiative individuelle une discipline sociale. Ce qui importe c’est le bien commun et la production nationale, non les variations des marchés boursiers. La création d’entreprises à échelle humaine doit être encouragée.
- L’Etat veillera à ce que l’économie nationale produise, autant que cela est possible relativement aux ressources dont dispose la nation, en termes de coûts matériels et humains raisonnables, l’essentiel de ce dont il a besoin, le commerce international n’ayant d’autre justification que de suppléer aux incomplétudes propres à chaque économie nationale. Il est essentiel que chaque peuple puisse vivre sur son territoire national sans être contraints de s’expatrier.
- Il importe de rendre à l’Etat la maîtrise de la création monétaire et de l’approvisionnement de l’activité économique. La finance doit être soumise à l’intérêt suprême de la nation. Ce qui est matériellement réalisable pour le bien commun du peuple doit l’être financièrement. Un système de crédit social, permettant de répartir entre tous les nationaux les fruits de l’activité économique, indépendamment du travail de chacun, doit être élaboré. La monnaie de la nation ne peut être que le franc français.
- Le découpage artificiel et technocratique de la France doit être remplacé par de nouvelles unités administratives tenant compte des traditions ancestrales. Dans ce domaine, une politique efficace doit s’inscrire dans la durée et permettre d’irriguer le territoire en infrastructures performantes telles que routes, voies ferrées, canaux, écoles, hôpitaux afin d’en assurer un peuplement équilibré et d’éviter que ne se créent des déserts humains le fragilisant dangereusement.
- La paysannerie porteuse d’une grande partie de la civilisation française doit être défendue et restaurée. Elle doit nourrir la nation de sa production, l’enrichir de son épargne et la régénérer de ses hommes. L’agriculture doit avoir comme souci de respecter les sols et de récolter des aliments sains.
- Le patrimoine foncier, l’environnement, les ressources naturelles et les espèces animales doivent être protégés. Le repeuplement des campagnes est une nécessité vitale.
- La santé est la richesse première du peuple. L’amélioration des conditions de vie et d’hygiène doit contribuer à relever son niveau sanitaire et à réduire les dépenses de santé. L’Etat doit superviser le système de protection sociale.
- Le drapeau national français composé des trois couleurs, bleu, blanc, rouge, dans la disposition traditionnelle doit s’imposer comme le seul emblème officiel de la France rétablie dans son rôle historique et sa mission civilisatrice.